Souvenirs de l'histoire de Manuèle Boyer.

J'ai commencé (fin janvier 2008) à transcrire des lettres anciennes retrouvées dans les papiers de Maman (également d'après notes manuscrites de Robert BOYER, divers actes d'Etat-Civil et documents officiels de l'Asemblée Nationale, de la Légion d'Honneur etc...)

Pour vous situer le contexte de cette chronique, voici d'abord un rappel shématique de sa lignée familiale. Il s'agit d'une vraie lignée lorraine de tradition (HUMBERT est un patronyme très fréquent en Lorraine):

A Metz au début du 19è siècle, sont nés les Frères HUMBERT:
Leur père, Louis Nicolas HUMBERT, né vers 1760, fut volontaire en 1792 et se battit sans doute à Valmy. Il épousa Jeanne TOUSSAINT vers 1810,
d'où

1- Louis Amédée (1814-1876). Négociant en vins à Longueville (Moselle) conseiller municipal de Metz (1857-65) puis à Nancy (1874-76).
         épouse Jeanne Célina MANGIN (1819-1905)
         d'où
         2.1 Louis Edmond (1844-1939) Ingénieur A&M., Inventeur d'une voie ferrée pour tramways, la " Voie HUMBERT ".
         ép. Jeanne LAVALLEY
                     d'où
                     Marguerite (notre grand-mère maternelle)
                     Henri ép. Alice du BUIT
                     Manuel ép. Marthe Le LAURAIN
                     Louis
2- Gustave Amédée (1822-1894) Juriste, Maire de Toulouse, Premier président de la Cour des Comptes, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, du 30 janvier au 6 août 1882.
          épouse X.
          d'où
         1.1 Frédéric ép.Thérèse DAURIGNAC (la "fameuse" Thérèse HUMBERT)
                     d'où
                    Eve, qui épouse Herbecq
                         d'où
                         2 x enfants?
         1.2 Alice ép. Emile DAURIGNAC, frère de Thérèse DAURIGNAC
                     d'où
                     Thérèse ép. PIQUET
                          d'où
                         Jacques
                         Pierre
                         Andrée, qui épouse DEVILLERS (elle est la marraine de Chantal Q.)
                     Marcelle ép. PIQUET (le frère)
                          d'où
                          Gabrielle
                          Jean
                          Robert (Ambassadeur de France)
3- Florian Emile, ép. Anaïs MANGIN
 

>> VISUALISER L'ARBRE DE DESCENDANCE PATRONYMIQUE DE LOUIS NICOLAS HUMBERT.


Au vu de cette généalogie simplifiée, plusieurs personnages devraient attirer votre attention... si vous ne les trouvez pas, nous y reviendrons, et comme vous aurez sans doute besoin d'aide, je vous proposerai un éclairage sur certaines personnes au fil du texte (cliquer sur les noms en bleu dans le texte pour accéder à des éléments biographiques détaillés, des lettres etc...):

 

Voici maintenant quelques moments de la vie de ces personnages, récits basés sur des documents, des lettres qu'ils ont laissé.

Nous sommes en 1792, la Patrie est en danger! Depuis juin les conflits politiques graves entre Girondins et Jacobins, l'invasion du territoire par les troupes austro-prussiennes évaluées à environ cent vingt mille hommes, la désertion des officiers des armées françaises, tout pousse au chaos prévisible! Le peuple de Paris envahit les Tuileries, poussé par des agitateurs girondins, insulte la famille royale. Mais la Province et le Paris honnête condamnent ces excès.
Lafayette accourt à Paris, prêt à un coup d'état pour sauver la Royauté, mais mal reçu par le Roi et la Reine, renonce rapidement et quitte Paris. En province les royalistes majoritaires se révoltent et la coalition est de plus en plus pressante, et bien que divisée, semble formidable vue de Paris. Le 7 juillet tout le monde se réconcilie, mais le 11, devant la menace d'une nouvelle insurrection, la Législative déclare la Patrie en danger. La tension monte et le manifeste du duc de Brunswick daté de Coblentz, le 25 juillet, menaçant de détruire Paris si l'on fait violence au Roi, cause la prise des Tuileries le 10 août suivant.
Le 20 août Brunswick prend l'offensive. Le 23, Longwy, après une molle résistance, se rend. L'épouvante est dans Paris, elle est chez les députés, elle est dans le gouvernement.
Le matin du 2 septembre, le bruit court dans la ville que Verdun, investi à son tour par l'armée de Brunswick, va succomber. Danton monte alors à la tribune. C'est le fameux discours «...Le tocsin qu'on va sonner n'est point un signal d'alarme, c'est la charge sur les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France sera sauvée !» Cet appel déclenche l'inscription par milliers de volontaires décidés à sauver la Patrie, on s'achemine vers la bataille de Valmy...

Parmi ces volontaires, un habitant de Metz, Louis Nicolas HUMBERT âgé de 32 ans rejoint avec les hommes de son quartier les rangs de l'armée de Dumouriez postée dans l'Argonne pour arrêter les coalisés dans leur marche vers Paris.

J'ignore le détail de ce qu'il fit ensuite, mais on peut tenir pour certain qu'il resta en contact étroit avec les armées, et qu'il traversa les années de la révolution sant trop de dommages, puisqu'on le retrouve fournisseur aux armées sous Bonaparte! Il fait fortune alors en revendant des harnachements pour chevaux au Général Bonaparte pour la Campagne d'Egypte.
Fortune faite, il acheta ainsi trois métairies de vignes à Scy-lès-Metz (aujourd'hui Scy-Chazelles) et Longeville-lès-Metz.

En 1810 il épouse Jeanne TOUSSAINT qui lui donnera trois fils:
Louis Amédée (1814-1876),
Gustave Amédée (1822-1894)
et Florian Emile (1827?- ).
Nous intéresserons surtout au premier qui notre aïeul, ainsi qu'au second dont la carrière brillante (il fut même Garde des Sceaux...) faillit être compromise par un célèbre et retentissant scandale...

Louis Amédée HUMBERT, le fils aîné, reprit l'affaire de son père et devint un gros négociant en vins à Metz. Honorablement connu en cette ville alors florissante en raison de sa proximité avec le Luxembourg, la Belgique et l'Allemagne. Metz était alors Chef-Lieu du département de la Moselle, et Nancy celui de la Meurthe. La construction du Chemin de Fer Paris-Strasbourg venait de se terminer, en passant par Nancy, l'éternelle rivale, et les Messins déçus renforcèrent néanmoins leur puissance grâce aux activités industrielles, mais surtout en raison de leur position de place forte parmi les plus importantes de France. La garnison très nombreuse assure la prospérité des commerçants comme l'était notre aïeul riche de son négoce en vins.
La notoriété de Louis Amédée était sans doute excellente, puisqu'il fut nommé Conseiller municipal de Metz de 1857 à 1865.
Enfin, un événement important ajouta à la prospérité de la ville: en 1861 se déroula à Metz l'Exposition universelle de l'agriculture, de l'industrie, de l'horticulture et des beaux-arts.

Mais en 1870 Metz est assiégée pendant la guerre franco-allemande. Abandonnée par la majorité des députés français, y compris les députés lorrains de la Meurthe (Nancy, donc) qui ont voté à la quasi unanimité son annexion, la ville est rattachée au nouvel Empire allemand, ratifié par le traité de Francfort et devient chef-lieu du district de la Lorraine (Lothringen) dans le Reichsland d’Alsace-Lorraine de 1871 à 1919.

Comble de malheur, en 1870, l'armée de BAZAINE en cantonnement vers Metz, se chauffe avec les ceps de ses vignobles, et la famille est ruinée...

Louis Amédée s'adresse alors à THIERS, qui le renvoie - carrément - à BISMARCK! Celui-ci lui offre 500 000 D.Marks pour se faire élire député ralié de Moselle au Reichtag. Il refuse et il est élu député à l'Assemblée nationale française réfugiée à Bordeaux. Il sera protestataire lors de l'annexion de la Lorraine.
Réfugié à Nancy où il fut conseiller municipal à dater du 22 novembre 1874, il devait décéder dans cette ville le 6 février 1876...

Mais n'allons pas si vite...Vers 1840, il avait épousé une charmante Cécilia MANGIN née en 1819, fille de Charles Joseph MANGIN originaire de Doncourt les Longuyon et installé comme honorable Notaire à Spincourt dans la Meuse. Sa mère était Virginie SIMON elle-même fille de X. SIMON et d'une demoiselle LABÉ.

Ils eurent quatre enfants, Louis Edmond, notre arrière grand-père et son jumeau Lucien (qui fut consul de France à BAKOUoù il mourut du choléra en 1893) ainsi que deux filles, Noémie et Valentine.

(Vous trouverez tout cela dans la généalogie familiale dont je rappelle l'adresse internet: http://quidet.fr/)

Nous allons maintenant aborder l'histoire de Louis Edmond HUMBERT (1844-1939) le grand-père de Maman. Il était né à Metz en 1844, et fit de brillantes études d'ingénieur à l'Ecole des ARTS et MÉTIERS de PARIS. Son métier le fit entrer en contact avec de grands entrepreneurs, comme Edmond LAVALLEY. Ce dernier également ingénieur et chef d'entreprise avait obtenu un important contrat de terrassement sur le chantier de percement du Canal de Suez dirigé par Ferdinand de LESSEPS (Voir ici: Histoire Lavalley).

Notre arrière grand-père Louis Edmond HUMBERT devait être en excellents termes avec Edmond LAVALLEY, puisque vers 1875 il épousa sa seconde fille Jeanne LAVALLEY qui allait ainsi devenir notre arrière grand-mère! Ils eurent eux-mêmes quatre enfants:

  • Jeanne Marie Marguerite (1880-1946) qui épousera Marie Joseph Barthélémy Léon Marcel BOYER et sera la mère de Maman.
  • Henry Louis Edmond (1881-1973) que nous connaissons tous comme "l'oncle Henry" de Marlotte et qui épousera Alice DU BUIT (Tante A.)
  • Manuel (1894-1940) qui épousera Marthe LE LAURIN et aura trois fils, Jean, Claude et Bernard HUMBERT. Il sera le parrain de Maman qui l'aimait beaucoup. Il sera également très lié avec son beau-frère Marcle BOYER le père de Manan, avec qui il échangea une longue correspondance.
  • Jean Louis (1889-1941) qui décéda pendant la seconde guerre mondiale.

 

 


A bientôt pour la suite...

JMQ 21-Avr-2010

 

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21 Avril, 2010

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